"Pour améliorer cette connectivité, non pas dans le sens d'une activité secondaire, il faut desservir toute la zone de l'Afrique de l'Ouest, notamment par voie aérienne, un secteur où la Royal Air Maroc développe un projet très ambitieux", a relevé M. Boulif lors d'un panel du deuxième forum économique Maroc-Côte d'Ivoire qui se tient mercredi à Marrakech.
"Si les échanges extérieurs entre le Maroc et la Côte d'Ivoire atteignent jusqu'à présent à peine 1,1 Milliards de dirhams, cet état des lieux est dû notamment à des causes liées à la connectivité", a-t-il fait remarquer, notant que le Maroc et la Côte d'Ivoire forment, au niveau de leurs zones respectives, un marché de près de 500 millions d'habitants.
Côté maritime, a poursuivi M. Boulif, le Maroc, grâce à son positionnement stratégique, peut jouer un rôle clé dans le développement de la coopération entre le Royaume et l'Afrique de l'Ouest, d'autant qu'une demande de plus en plus accrue est ressentie de la part de transporteurs provenant du Moyen Orient, mais aussi de pays lointains comme la Chine et qui souhaitent se positionner en Afrique du Nord pour pouvoir s'implanter, par la suite, dans l'Afrique de l'Ouest.
Pour sa part, M. Said Ibrahimi, président de Casablanca Finance City (CFC), a rappelé que ce hub économique et financier est destiné à drainer les capitaux internationaux vers l'Afrique.
Indiquant que les entreprises opérant dans le cadre de l'écosystème de CFC doivent impérativement avoir une vocation africaine, M. Ibrahimi a cité, à cet égard, l'exemple de l'opérateur économique marocain dans le secteur de l'énergie, de l'eau et de l'environnement en Afrique "Platinum Power", faisant d'ailleurs partie de CFC, et qui vient d'annoncer le lancement du développement de trois complexes hydroélectriques en Côte d'Ivoire, représentant une puissance potentielle globale de plus de 200 MW.
Pour un doing business régional efficient, a souligné M. Ibrahim, il est impératif de faciliter l'environnement des affaires transfrontalières, de protéger les investissements et des accords de libre échange, d'entreprendre des actions de promotion de la région, de simplifier les procédures administratives applicables pour les entreprises, outre le renforcement de l'arbitrage et de la médiation régionaux.
De son côté, le PDG de la Société d'Usinage et de Conditionnement du Sud Ouest (SUCSO), Yacé Martial, a mis en exergue l'impératif de créer des liaisons maritimes directes à même de réduire les coûts, tout en insistant sur la nécessité de déterminer les besoins des populations pour produire en conséquence.
Même son de cloche chez le président de la commission de coordination des conseils d'affaires de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Hakim Marrakchi qui a mis en relief le besoin imminent d'un accord de libre échange effectif entre le Maroc et la Côte d'Ivoire, relevant que les échanges entre les deux pays sont très en deçà du potentiel des opérateurs économiques des deux pays.
Le Forum économique maroco-ivoirien se tient à l'occasion de la visite du président de la République de Côte d'Ivoire, M. Alassane Dramane Ouattara au Maroc à l'invitation de SM le Roi Mohammed VI. Lors de cette visite, M. Ouattara est accompagné d'une délégation de représentants de quelque 150 entreprises ivoiriennes.
Organisé par la CGEM et le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, la rencontre de haut niveau qui connait la participation de quelque 800 participants des deux pays, dont plusieurs ministres, s'articulera autour de sessions plénières portant notamment sur la coopération multisectorielle, le co-développement et l'intégration économique et financière, en plus de rencontres B to B entre les opérateurs et hommes d'affaires des deux pays.
Ce forum se veut l'occasion de concrétiser les débats lancés lors de la première rencontre organisée en marge de la visite de SM le Roi Mohammed VI en Côte d'Ivoire en février 2014 et qui avait réuni les opérateurs économiques et responsables gouvernementaux des deux pays.
MAP