Si certains pays arabes accusent un retard en matière d’instauration et/ou de généralisation des transports publics, d’autres comme le Maroc ont déjà développé et généralisé un réseau de transport public, a affirmé le secrétaire général de l’Union Internationale des Transports publics, M. Mohamed Mezghani.
Dressant une comparaison des pays arabes en matière de transport public, le responsable a affirmé que le Maroc est un pays ‘’exemple’’ en matière d’implantation de réseaux de transport publics.
Pour le président de l’IMA, ce genre de rencontres permet de décrypter les grands défis de la mobilité et des transports, échanger les points de vue, explorer des pistes de réflexion, mais également revenir sur des "expériences réussies comme celle toute récente de la Ligne à Grande Vitesse (LGV) inaugurée au Maroc".
Cette nouvelle infrastructure ferroviaire, la première en Afrique, aura un impact sur l’ensemble du pays, a affirmé, pour sa part, M. Adil Bahi, Directeur de la Stratégie, des programmes et de la coordination des Transports au sein du ministère marocain de l’Équipement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau, soulignant que la LGV s’inscrit dans une vision plus globale, celle des grands chantiers et dans une logique de développement des infrastructures nécessaires au développement du pays.
Cette ligne qui s’inscrit aussi dans le cadre de la stratégie ferroviaire nationale à l’horizon 2040, devra, aux côtés des autres lignes classiques qui existent déjà ou celles qui seront développées, accompagner l'essor économique de la région du Nord, a-t-il dit, en expliquant que la LGV s’inscrit aussi en continuité d’une autre infrastructure tout aussi importante et qui a été un grand succès celle du port Tanger Med.
Selon le responsable marocain, un effort d’investissement est déployé partout au Maroc : dans le Nord, dans l’Oriental et dans les provinces du Sud, ajoutant que le pays connait un développement en matière d’infrastructures pour réussir la connectivité de ses régions. A titre d’exemples, il a cité le port de Dakhla, la voie express au standard autoroutier qui va relier Agadir et Dakhla et assurer la continuité de l’axe atlantique.
Réagissant elle aussi au lancement de la LGV marocaine, la Directrice générale adjointe internationale de SNCF Mobilités, Mme Agnès Romatet-Espagne a qualifié cette réalisation de ‘’projet exceptionnel’’, fruit du ‘’partenariat exceptionnel’ liant la France et le Maroc.
Ce projet, qui permet au Maroc de faire de la grande vitesse à un prix compétitif, a été réalisé dans un cadre d’échange et de transfert de savoir-faire entre les deux pays, s’est-elle félicitée, évoquant, dans ce contexte, la création par l’ONCF et la SNCF d’un institut de formation ferroviaire qui accueille aussi bien des agents de l’ONCF que des agents de la SNCF qui viennent se former à Rabat. Cet institut a vocation à accueillir également des étudiants africains.
Toujours dans le cadre du partenariat entre les deux établissements ferroviaires, la responsable française a évoqué le projet ‘’SIYANA’’ avec l’ouverture d’un centre de maintenance à Tanger.
La responsable de la division Transports et Mobilité de l’Agence française de Développement (AFD), Mme Lise Breuil a elle aussi qualifié d’exceptionnelle la LGV marocaine qui contribuera, a-t-elle dit, au développement du pays.
La rencontre, qui a réuni personnalités diplomatiques, notamment l’ambassadeur du Maroc en France, M. Chakib Benmoussa, dirigeants politiques et économiques ainsi que des experts, a été l’occasion de débattre des défis que pose la question des transports et de la mobilité, cruciale pour les pays arabes qui connaissent l’une des croissances démographiques et urbaines les plus élevées au monde.
MAP