"S’agissant de notre première ligne arabo-africaine qui reliera Tanger à Casablanca, s’il est vrai que nous ne pouvons que nous réjouir de l’avancement des travaux y afférents qui vont bon train aujourd’hui (environ 86% toutes composantes confondues), il est à souligner que la sécurité de l’exploitation des TGV a été placée, dès la phase de conception, comme une priorité absolue d’un modèle maroco-marocain approprié", a souligné le ministre, dans une allocution lue en son nom, lors de la cérémonie d'ouverture du 6ème séminaire international sur la sécurité et la sûreté de l'exploitation ferroviaire.
Dans ce cadre, M. Amara a précisé que le choix a été orienté vers l’adoption des dernières technologies développées en la matière, avec le souci constant de veiller à garantir la compatibilité d’un système de grande vitesse intégré à même d’offrir aux usagers un niveau de sécurité et de sûreté optimal et ce, au-delà des bénéfices reconnus en termes de réduction de temps de parcours, d’amélioration du confort et de promotion de la qualité du service en général.
"C’était là une étape cruciale et inéluctable dans la vie de ce projet structurant, qui va sans aucun doute façonner profondément les habitudes de mobilité et créer une nouvelle dynamique territoriale au sein de notre pays", a-t-il assuré, relevant que le secteur ferroviaire marocain a été au cœur du développement délibéré des infrastructures de transport.
"Concrètement, notre pays a fait le choix volontaire et étudié d’emprunter la voie du progrès du rail en adoptant la grande vitesse comme système représentant une réelle révolution de la mobilité des personnes. C’est tout un schéma directeur qui a été tracé à moyen et long terme, pour faire bénéficier progressivement différentes agglomérations du territoire national des avantages offerts par un tel système, ses retombées socio-économiques et ses implications en termes de structuration des territoires", a-t-il poursuivi.
Dans ce contexte, M. Amara a souligné que, grâce à la position géostratégique dont jouit le Maroc, les retombées de la concrétisation de ce schéma structurant ne se limiteront pas seulement au niveau national, mais elles constitueront un réel vecteur pour le développement à terme des échanges et de la mobilité avec l’Europe, jouant ainsi un rôle de catalyseur dans le rapprochement entre les deux continents africain et européen.
Les liaisons constituant l’ossature de ce schéma de développement sont en parfaite cohérence avec les projets retenus par le Forum EuroMed des Transports, s’inscrivant dans la perspective d’extension du réseau transeuropéen aux régions et pays voisins pour les relier au Maghreb et au Sud de la Méditerranée, a-t-il expliqué.
Et de rappeler que le secteur du transport au Maroc joue un rôle de taille dans la dynamisation de l’activité socio-économique, dans la mesure où il contribue à hauteur de 6% au PIB national et de 15% aux recettes du budget de l’Etat, absorbe environ 25% de la consommation d’énergie et emploie près de 10% de la population active marocaine, notant que ce secteur vital a fait l’objet d’une stratégie ambitieuse visant à promouvoir une politique de transports écologiquement viable.
Dans ce cadre, le Maroc, a-t-il souligné, s’est inscrit, depuis plus d’une décennie, dans une dynamique active de réalisation de projets de grande envergure ayant couvert les différentes infrastructures de transport et ce, eu égard à la politique des grands chantiers insufflée par SM le Roi Mohammed VI, notant que le rythme des investissements s'est accéléré, en passant de 56 milliards de dirhams (MMDH) durant la période 2003-2007 à 166 MMDH durant 2012-2016, soit trois fois l’enveloppe allouée au secteur en l’espace d’une décennie.
Un tel choix stratégique, visant à édifier le Maroc du troisième millénaire, a été également marqué par la mise en œuvre de profondes réformes volontaristes mais indispensables pour la modernisation du mode de gouvernance du secteur du transport au Maroc, qui ont permis d’améliorer la position du Royaume sur l’échiquier international et de gagner des points en termes de qualité de ses infrastructures et de compétitivité, a ajouté le ministre.
Par ailleurs, le ministre a indiqué que le thème choisi pour cette édition, à savoir "Le système ferroviaire à grande vitesse : Les défis d’une exploitation sûre", est venu à temps pour débattre les différentes questions d’ordre stratégique liées au processus spécifique à la mise en exploitation de ce genre d’infrastructure. Placée sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, cette rencontre, organisée en collaboration avec l’Union internationale des chemins de fer (UIC), constitue une plateforme idoine pour le partage des expériences et des bonnes pratiques concernant les systèmes à grande vitesse à tous les niveaux de leur cycle de vie depuis la conception jusqu'à la mise en exploitation commerciale.
Cette grand-messe est ponctuée de conférences autour de plusieurs thématiques, à savoir "la sûreté et sécurité civile: rôle et partenariats", "la sécurité et sûreté dès la conception d’un système à GV" et "le processus de mise en exploitation commerciale du système", animées par des experts marocains et étrangers dans le domaine du transport ferroviaire.
La troisième journée sera émaillée de l’organisation d’une visite au chantier de construction de la 1ère Ligne à Grande Vitesse arabo-africaine (200 km) qui reliera Casablanca, capitale économique du Royaume, à Tanger, porte de l’Europe.
La cérémonie d'ouverture s'est déroulée en présence notamment du gouverneur de la province de Fahs-Anjra, Abdelkhalek Marzouki, du maire de Tanger, Mohamed Bachir Abdellaoui, et des présidents des ferrés d'une dizaine de pays, dont l'Italie, la France, la Corée, la Turquie et l'Espagne.
MAP