"Il est temps de réfléchir à une nouvelle vision pour le développement du transport maritime marocain qui s'étalera sur une période déterminée, visant l'accompagnement de l'essor de ce secteur sans pour autant demander aux opérateurs de payer des taxes, mais qui soit susceptible de créer un nouvel écosystème", a-t-il affirmé lors d'un séminaire organisé par son département sous le thème: "Stratégie de développement du secteur du transport maritime au Maroc: options stratégiques et plan d'action".

Pour le ministre, il est impératif de revoir la législation actuelle et de mettre en place une taxation attrayante tout en investissant dans le volet de la formation, relevant qu'il est primordial également d'œuvrer pour la finalisation de la stratégie relative aux chantiers navales.

"Le constat actuel est que même si nous disposons d'une infrastructure d'envergure, le pavillon marocain fait malheureusement défaut", a-t-il martelé, signalant que le gouvernement doit se pencher sur les moyens à même de pouvoir exploiter une partie offerte par le marché du transport maritime.

De même, a-t-il poursuivi, le secteur privé est appelé, quant à lui, à déployer davantage d'efforts afin d'investir dans ce marché "juteux", l'objectif étant de pouvoir maitriser au moins 30 pc de la chaine logistique marocaine.

De son côté, le professeur Orestis Schinas, expert dans le domaine du transport maritime, a passé en revue, lors de son intervention à ce séminaire, l'état des lieux du transport maritime au niveau mondial, notant que l'accent doit être mis, en particulier, sur le développement des structures financières et l'exploration de nouveaux marchés.

Dans ce sens, M. Schinas a relevé que les Etats doivent s'atteler sur la mise en place de niveaux d'équipages adéquats et compétitifs, s'assurer que les coûts s'établissent au niveau le plus bas possible, abolir les barrières et oeuvrer pour une compatibilité réglementaire, faisant remarquer que les marchés mondiaux florissants, notamment en Grèce, au Japon, en Chine et en Allemagne, se caractérisent par l'absence de restrictions en matière d'enregistrement, l'existence d'un environnement réglementaire propice aux financiers et d'une réglementation souple.

Les autres intervenants ont mis en relief la réunion de huit défis principaux entravant le développement du transport maritime au Maroc, en l'occurrence l'existence d'une législation peu encourageante, le recul du taux de couverture des flux stratégiques, un cadre fiscal peu favorable, une flotte réduite et coûteuse, une offre insuffisante en maintenance, une organisation du travail non adaptée aux besoins actuels du secteur, un financement limité et des assurances maritimes hors des tendances du marché.

A cet égard, une étude intitulée "Stratégie du secteur du transport maritime marocain et le développement du pavillon national au Maroc: options stratégiques et plan d'action", lancée par le ministère de l'Equipement, du Transport et de la Logistique et dont les résultats ont été débattus à cette occasion, a démontré que le système du transport maritime national a de grands défis à relever du fait qu'il s'agit d'un maillon essentiel dans la chaine logistique et que son optimisation contribue à l'optimisation de toute la chaîne.

Ce secteur est appelé à soutenir la politique nationale d'ouverture commerciale, à assurer les capacités en tout temps pour le transport des flux marchands actuels et ceux de l'avenir, appelés à tripler à l'horizon 2030, fait observer cette étude qui s'est déroulée en trois missions, à savoir le diagnostic de la situation actuelle du transport maritime marocain pour les deux segments du trafic maritime fret et passagers et identification des défis et des enjeux clés pour le secteur du transport maritime, l'identification des options stratégiques possibles de dynamisation du transport maritime fret et passagers et choix de l'option la plus appropriée, outre la déclinaison de la stratégie retenue en un plan d'action pragmatique pour le développement du pavillon maritime national.

A cet égard, un projet de plan d'action, comportant une série de propositions de mesures à même de concrétiser cette vision est en cours de finalisation et sera soumis pour validation au prochain comité de pilotage de cette étude, selon le ministère et ce, après avoir amorcé deux stratégies d'envergure, qui visent à positionner le Maroc comme hub maritime et logistique régional, en l'occurrence la stratégie portuaire à l'horizon 2030 et la stratégie national de développement de la compétitivité logistique.

MAP